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Aujourd'hui je continue mes petits entretiens avec un dessinateur. Après quelques lectures de ses posts, quelques échanges et j'ai eu envie de connaître un peu plus le personnage qui me plaisait beaucoup !! Je n'ai pas été déçu !! Damien est très intéressant, très sympathique et très bavard !! 
Mais il faut avouer qu'il a beaucoup de choses à dire et qu'elles sont intéressante. J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi, de faire sa connaissance. Finalement, j'ai un point commun avec lui, je suis également très bavard 
. Bon je me tais et je vous laisse découvrir l'ARTISTE.
Bran : Bonjour Das. Merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. La première d'entre elles concerne ton pseudo. Pourquoi avoir choisi celui-ci ?
Das : Bonjour Bruno. Merci à toi d’avoir pensé à moi pour une interview.
L’histoire de mon pseudo est très complexe et pour le trouver, j’ai du faire appel aux méthodes nexialistes (et à toutes les sciences qu’elles rassemblent). Adolescent, je me suis dit qu’un dessinateur devait avoir un super pseudo, j’ai chercher en vain à faire original et drôle, et j’ai fini par choisir… Mes initiales ! Das, ce sont les intiales de Damien Alonso-Ségal 
Et ça fait donc presque 20 ans que famille, amis, collègues m’appellent Das (même ma grande de 6 ans m’appelle parfois Das au lieu de papa).
Bran : Comme beaucoup de membres du forum, j’aimerai en savoir un peu plus sur toi, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Das : Je suis bavard (par écrit) mais je vais essayer de me limiter à “quelques lignes”.
Donc, Das, 32 ans sur le papier et souvent bien moins quand je lis une BD. Je suis graphiste/illustrateur/bidouilleur/développeur/curieux à temps plein, marié et papa de deux magnifiques petites filles (je suis objectif, elles le sont vraiment) de 3 et 6 ans, à temps plein aussi. Grand fanatique de livres en tout genre depuis toujours, j’adore les histoires sous toutes leur forme (livres, films, jeux) et forcément, j’aime en raconter. Gribouillant tant que possible, j’ai vite fini par passer plus temps devant des livres avec des images que sans (mais je lis tout de même des livres sans images, hein).
Ayant oublié de grandir, j’ai donc autant que possible continué à lire des livres avec des images et à gribouiller. Entre deux livres sans image, j’ai commencé à collectionner le Journal de Mickey (j’en ai sûrement un bon millier) et en parallèle, j’ai découvert le Strange Spécial Origines #202 bis (en 1986) et là “whoaaa” ! J’ai lu les origines du Faucon, de la Panthère Noire et de l’Homme-Fourmi mais surtout, je pensais détenir une perle car les véritables noms des personnages étaient mentionnés et on voyait leurs visages : imagine, à l’époque, je pensais avoir la BD la plus rare du monde car je connaissais les identités secrètes des super-héros. Quelques années plus tard, le charme s’était estompé et je décidais que je voulais simplement TOUT connaître et inspiré par Stan Lee, King Kirby, John Buscema… Je voulais devenir Marvel à la place de Marvel, tout simplement !
Bran : Tu as fait le dessin du bandeau du forum il n’y a pas longtemps. C’est une passion chez toi le dessin ?
Das : Je pense qu’on peut dire ça, oui. J’ai moins le temps maintenant de dessiner pour le plaisir entre mon travail et ma famille mais lorsque je dessine, je suis dans un autre monde. Dans mon monde ! J’aime regarder et faire des images. Je peux passer des heures à observer la technique d’un dessinateur, d’un peintre, d’un photographe, d’un sculpteur… Ça me fascine et lorsque je m’y mets, je suis un peu dans une sorte d’extase (mais comme je le disais, ayant moins le temps maintenant, ça m’arrive moins souvent - et c’est d’autant plus génial quand je m’y remets).
Bran : Tu as fait de ta passion ton métier, c’est quelque chose que peu de monde parvient à réaliser. C’est difficile de vivre de sa passion ?
Das : D’en vivre réellement, oui. Il faut beaucoup d’audace, je pense. Je suis bavard par écrit mais très réservé dans la vraie vie. Je présente rarement mon travail (du moins, pas avec insistance - j’ai un peu peur de déranger) mais quand on s’y intéresse, je peux en parler longtemps. J’ai donc monté et présenté quelques projet de BD mais vivre de la BD ou de l’illustration de livres, c’est assez difficile si on n’insiste pas et ne voulant pas déranger, je me suis rabattu sur le graphisme en général.
Je suis très curieux par nature, je me pose tout le temps des questions sur tout donc, imaginer et concevoir des flyers, affiches, brochures, CD, mise en page de livres mais aussi des sites web, c’est venu assez simplement. Quelqu’un avait une problématique, il fallait que je trouve la solution graphique. J’ai la chance de pouvoir travailler souvent sur les projets qui me plaise et en parallèle, je travaille aussi beaucoup sur des tâches moins intéressantes. Récemment, j’ai fait pas mal de vectorisation de logo et là, je monte un site de gestion de devis en ligne… C’est pas super fun (mais ça paye lesBD factures).
Inspirée d'une scène de Léon, une vision alternative du travail de graphiste professionnel (j'ai fait cette BD il y a une dizaine d'années).
Bran : J’ai visité ton blog qui me plaît beaucoup. Je vois que tu possèdes plusieurs cordes à ton arc comme la création de logos, les livres pour enfants…. Tu as suivi une formation spécifique ou tu es totalement autodidacte dans ton travail ?
Das : Merci, ça fait toujours plaisir d’entendre ça (même si le blog est HS car mon serveur est tombé et le remettre en ligne n'a pas été ma priorité des derniers mois
) Oui, je suis un peu touche à tout (c’est un défaut et une qualité).
Un défaut car on peut rapidement s’éparpiller et se laisser déborder ou tout simplement survoler une technique et ne pas la maîtriser. Avec le temps, j’ai compris qu’on ne pouvait pas être bon en tout… tout de suite. Mais ça n’empêche pas d’essayer, de travailler, de rechercher, d’être curieux.
Une qualité, car ça permet d’avoir une vue d’ensemble de ce que l’on fait. Être trop spécialisé ferme des perspectives, met des œillères. Et ça permet de s’adapter à toutes situations : j’aime quand ça bouge. Je ne peux pas rester en place trop longtemps, sinon, je m’ennuie (et ça aussi, c’est mal perçu professionnellement parfois - surtout en France). Il y a tellement de graphistes qui n’ont jamais mis les pieds dans une imprimerie ou autre usine de production, qui ne savent pas travailler sans l'outil informatique… Ça me semble être un terrible manque de ne pas être curieux de sa profession. Pour ma part, j’ai trouvé ça génial d’apprendre à utiliser des outils pour fabriquer un livre (ça m’a permis de mieux comprendre mon métier et d’essayer de le faire mieux).
Donc, oui, je dessine, j’encre, je peins, je colorie avec toute sorte d’outils, je me suis essayé à la sculpture sans succès il y a 10 ans, j’ai réalisé des courts métrages, touché au montage, à la post-prod, j’ai fait de la photo (floue), je monte et démonte plein de chose, je fais du graphisme plus institutionnel, publicitaire, je conçois des sites Internet (design, ergonomie, intégration et développement), j’ai fais de la reliure, de la dorure, de la tapisserie, de la gravure, de la typographie, de l’ergonomie, du packaging, de l’archi… Tout ce que j’ai pu essayer dans la création, je l’ai fait (parfois survolé, parfois approfondi).
Et tout ça, souvent sans formation. J’apprends par mimétisme (comme tout le monde). Je regarde les autres faire, je me dis que quoi que je fasse, même des erreurs, j’apprendrais toujours plus qu’en restant à ne rien faire alors, je teste, je casse, je rate et j’y arrive, je m’améliore, je perfectionne et je teste, je casse, je rate… Et je (me) pose beaucoup de questions, les solutions toutes faites ne me plaisent pas si je dois les prendre sans les comprendre : j’ai besoin de comprendre les process aussi.. Chaque obstacle est un peu un mystère à résoudre et c’est amusant !
J’ai toutefois suivi une filière “artistique” : art appliqué à l’École Estienne (Paris) parce qu’on a beau regarder les autres faire, certaines choses ne sont pas évidentes et soit on décide de réinventer la roue, soit on profite des connaissances des autres. Estienne, c’est une école plus orientée sur les métiers de l’imprimerie et là-bas, j’ai énormément appris dans les domaines de l’histoire de l’art, la perspective, la reliure, dorure, typographie… J’ai aussi beaucoup expérimenté. Les professeurs n’était pas là pour nous apprendre à dessiner ou peindre mais une fois qu’on nous avait fait acheter tout notre matériel, je me suis donné à cœur joie de tout essayer/détourner.
Je n’y ai pas appris grand chose techniquement dans le graphisme en lui-même, mais j’ai appris à être curieux et a ne pas avoir peur d’essayer (et vue que je n’aimais pas trop aller voir les professeurs, j’ai appris à réfléchir).
Lorsque je me suis orienté vers le métier de graphiste, j’ai vite eu à faire à l’informatique. J’ai donc récupéré un vieux Mac, Photoshop 3, Illustrator 5 et X-Press 3 et j’ai appris sur le tas me confrontant aux problèmes techniques que chaque idée/projet me posait. Ça m’a rapidement ouvert des voies et j’ai commencé à travailler dans des agences de publicité - après un DEUG en cinéma et un BTS de communication visuelle qui m’ont surtout appris à m’ennuyer en cours, à couvrir mes notes de dessins et à comprendre que l’école, ça n’était vraiment pas mon truc.
Bran : Peux-tu nous expliquer comment tu t’y prends pour réaliser une BD ? Créer des personnages me semble complètement impossible, comment ça se passe pour toi ? Combien de temps pour obtenir une histoire complète ? (fais-tu également la mise en couleur, le lettrage, la couverture, combien de pages etc…)
Das : Il n’y a pas vraiment de recette (enfin, je n’en ai pas). À la base, je cogite énormément sur mon histoire ou mon personnage ou ma technique. Parfois, l’envie de raconter une histoire vient juste de l’envie d’utiliser une technique particulière !
Comme je cogite pas mal, les éléments semblent ensuite s’assembler de façon logique dans ma tête et j’arrive à l’ébauche de ce que j’ai envie de raconter sauf qu’en l’état, ça ressemble plus ou moins à la méthode Stan Lee et c’est juste inexploitable pour moi.
Alors, je m’impose des contraintes techniques car partir dans tout les sens sans contrainte, ça n’aboutit qu’à des désillusions (dans tous les domaines). Et là, je recommence et je m’attache à cadrer tout mon récit. Les personnages se forment leur caractère, ils ont donc de réactions qui leur sont propre si je les mets fasse à une situation. Et surtout, la situation en question ne peut se poser en face d’eux que dans un contexte logique aussi. Quand mon récit commence à être plus élaboré, je revois le déroulement, je m’assure qu’on ne s’ennuie pas, que c’est rythmé, je revois encore et encore ma copie.
En parallèle, j’ai des images dans la tête, des cadrages et je m’attaque au story-board. Là encore, je dois voir une page dans son ensemble et surtout dans l’ensemble du livre. Une page impaire peu créer un certain suspens car on ne voit pas la page suivante, ce n’est pas le cas de la page paire qui elle peut par contre créer la surprise lorsqu’on la découvre - bref, je m’adapte donc à mon support assez tôt. C’est valable dans mon travail au quotidien aussi : ça ne sert à rien de faire un magnifique visuel complexe si c’est pour l’imprimer en mono-chrome sur un stylo…
Pour mes personnages, je m’inspire souvent de ce que je vis. Je leur donne des caractéristiques physiques ou psychologiques des gens que je côtoie… Ils évoluent ensuite dans mon histoire de façon assez autonome.
L’histoire complète me vient ensuite soit très rapidement soit au contraire, je creuse, je creuse et je mets plusieurs années pour arriver enfin à ce que je veux écrire : je suis un éternel insatisfait et je refais des dizaines de fois mes scénario, dessins, couleurs… Parfois, ma femme me voit tout recommencer et me dit “Damien, ça suffit, tu arrêtes de refaire, tu termines !”
Forcément, je fais tout et comme je n’ai pas le temps de tout faire d’une traite, je reviens dessus plus tard et là, je vois tout ce qui peut-être corrigé… Et je recommence.
Parfois, je travaille avec des scénariste aussi, ça me décharge de cette partie là et je n’ai plus qu’à faire et refaire le dessins, l’encrage, la couleur, le lettrage, la mise en page… Un peu tout.
Je n’ai pas de format préféré (dimension, nombres de pages) et une fois une histoire écrite, j’essaye de trouver le format le plus adapté pour la raconter. J’adapte ensuite le nombres de pages au contraintes techniques de fabrication des livres et là, encore, ça me donne un cadre pour m’aider à avancer.
Bran : Est-ce que tu travailles actuellement sur un projet de BD ? Si oui est ce que tu peux nous en parler un peu ? (ça pourrait intéresser des membres du forum pour l’acheter par exemple…)
Das : Oui, j’ai trois projet en cours.
Le premier stagne car je n’ai pas eu de retour du scénariste depuis longtemps… C’est une BD entre humour et thriller que je dessine, encre, colorie et lettre entièrement à l’aide d’une palette graphique.
Je n'ai fait qu'une page "finie", toutes les autres, sont des croquis…
La deuxième, c’est un projet très personnel au sens où il n’a pas vraiment de scénario logique : c’est un peu un rêve, tout se confond, tout est logique sans l’être, c’est tortueux… J’ai une histoire en tête, une envie de travailler à la plume et je réalise une page de temps en temps. Je ne sais pas du tout combien il y aura de page, je verrais à la fin…
Ci-dessous, une seconde version que je refais alors que je n'ai pas fini la première version.
La troisième, c’est mon projet “Marvel”, c'est à dire, une histoire de super-héros… Il y a des années, je voulais donc devenir Marvel à la place de Marvel. J’ai créé des dizaines de personnages, j’ai rassemblé deux scénaristes autour de moi et ensemble, on a créer une multitude de personnages, un univers et des aventures pour chaque. À la fin, j’avais une dizaine de séries, au moins 5 à 10 épisodes pour chaque série et… J’étais tout seul pour dessiner, encrer, colorier, lettrer… Ça n’était pas possible, mais j’ai essayé, j’ai dessiné des épisodes entier, encré, colorié, recommencé… Et un jour, j’ai compris que je ne deviendrais pas Marvel à moi tout seul !
J’ai donc tout remis à plat et décider de raconter une histoire issue de cet univers en trois albums. C’est un univers de super-héros, de science-fiction, de voyage dans le temps et j’en suis encore au story-board. Tout les épisodes que j’ai pu dessiner, toutes les fiches et scénario qu’on a écrit me servent de documentation pour ces albums.
Là encore, j'en suis à trois version de la première page pour trouver le style de dessin, encrage, couleur qui me va.
Et puis, un projet un peu différent qui n’est pas de la BD, mais un livre d’illustration pour enfants. Un livre que je compte auto-éditer et distribuer soit en version papier (vente en ligne), soit en téléchargement (à imprimer) pour un prix libre (vous donnez ce que vous voulez, en gros et l'imprimez chez vous).
Bran : Est ce que tu rêves de réaliser une BD avec un scénariste particulier (si oui qui ?) ou pour une maison d’édition précise ?
Das : Je crois que j’aurais adoré me faire exploiter par Marvel, au moins une fois. J’avais travaillé sur un projet Image (50 Girls de Frank Cho) : il s’agissait d’un concours pour devenir le dessinateur attitré de la série mais définitivement, je crois que mon style ne correspondait pas à ce qu’ils attendaient.
Un scénariste actuel à qui j’enverrais bien quelques planches : Robert Kirkman. Il n’invente rien mais il le fait super bien. Ses histoires sont simples à la base mais prenantes tant elles sont bien écrites et ficelées. Après, il y en a tellement d'autres qui sont doués, difficile de choisir…
Bran : Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui voudrait vivre de son crayon ?
Das : Commencer par le tailler ?
Avoir de l’audace, du temps et des gens pour le soutenir (et savoir s’adapter).
Vivre du dessin, c’est très difficile. J’ai du faire des concession quand j’ai dessiné des BD institutionnel car mon style ne passait pas mais c’était le seul moyen d’avoir le job. Si on veut dessiner ce que l’on veut, il faut avoir l’audace d’aller le présenter partout, plusieurs fois, de ne pas s’arrêter aux premières centaines de refus.
Il faut avoir le temps de dessiner et de présenter ensuite son travail (ça prend autant si ce n’est plus de temps). Il faut du soutien, pour vous ramasser quand après des mois de travail, un professionnel vous descend en flèche ou simplement pour vous dire que les pâtes même sans beurre, c’est pas si mauvais (parce que ça fait des mois vous toucher des cachets ridicules pour vivre de votre art). J’ai des tonnes de projets finis et jamais publiés parce que les éditeurs n’y ont pas cru (à tort ou a raison).
Et savoir s’adapter parce que le monde qui nous entoure est de bon conseil quand on sait l’écouter. Parce que pour payer les factures, faire un dessin qui ne nous correspond pas, c’est pas la mer à boire…
Il faut s’accrocher et savoir où l’on va mais ça peut prendre des années…
Bran : Quelles sont les difficultés qu’on rencontre lorsque l’on vit à Londres ? La langue ? La nourriture ? Quelles sont les grandes différences entre un anglais et un français « lambda » ?
Das : C’est une autre culture ! On dit que Londres est la sixième ville française au monde tant on est nombreux à vivre là-bas (quelques centaines de millier de français) et ça m’arrive souvent dans la rue d’entendre parler français. Toutefois, la culture est bien anglaise (le célèbre flegme anglais qui abrite en fait une grande forme d’hypocrisie car on ne sait jamais ce que la personne en face de nous pense). Après, il faut prendre le temps d'acquérir les références et ça passe mais on sent qu’on est pas anglais.
Venant de Paris, je n’ai pas eu de grandes difficultés à arriver dans une autre grande ville, j’y avais déjà vécu auparavant (sans enfant à l’époque) et je travaille la moitié du temps en anglais (ayant des clients un peu partout en Europe).
Trouver un appartement ici est très simple : on visite, on dit “je veux”, on paye le mois de caution, le loyer et hop. Tant que vous pouvez payer, on ne vous pose pas plus de questions et il nous a fallu une semaine pour trouver un appartement en face de l’école que l’on visait pour notre grande dans le Lambeth, un quartier central de Londres.
Après, il faut prendre le pas dans le système : s’inscrire pour payer ses taxes, s’inscrire auprès du Borough pour espérer une place à l’école (si possible publique car gratuite), s’inscrire sur les listes électorales et hop… On peut aller faire ses courses et tenter de remplir le réfrigérateur. Là dessus, le système anglais est simple : tu payes et tu vis ta vie.
Avant de parler de la nourriture, la grande problématique pour nous, ça a été l’école : Il n’y a rien avant la primaire qui ne débute qu’à 5 ans (Reception class). Donc, pour la grande à notre arrivé (et pour la petite actuellement), il y a ce qu’on appelle la Nursery jusqu’à 5 ans (et c’est privé), c’est l’équivalent de l’école maternelle chez nous mais c’est difficile d’avoir une place et on vend des organes pour pouvoir la payer. Ça, c’est notre grande difficulté.
Notre grande est devenu bilingue en quelques mois d’école. À 6 ans, elle a aujourd’hui un accent londonien parfait et ne manque pas de me reprendre quand je prononce mal un mot… La petite, elle, parle définitivement franglais…
Pour le reste, vivre à Paris ou à Londres, je n’y trouve pas de différences fondamentales, si ce n’est que Londres est très grande, aérée, espacée. On a des parcs immenses partout (j’ai des renards et des rennes à côté de chez moi, ça fait bizarre au début). Ça, à Londres, j'apprécie : c’est plus reposant.
Quant à la nourriture, ça, c’est le plus dur… Quand je reviens à Paris, je vais m’acheter une baguette ou un pain au chocolat… Ça a l’air si simple et pourtant, là bas, ça manque. Idem pour le fromage, la charcuterie… La nourriture ici est fade…
Bran : Pas trop le blues parfois ? As-tu la nécessité de passer quelques jours en France périodiquement ?
Das : Pas vraiment le blues, juste l’envie de voir des amis et de passer du temps avec eux plutôt que d’échanger par e-mail. Je ne repasse pas très souvent (une fois par an pendant 3 à 4 jours) mais je suis un grand fan de Paris (j’adore m’y promener).
Bran :: En UK, il y a pas mal de comics shop, les fréquentes-tu assidument? Je pense que le fait d’être bilingue est un gros plus pour lire les comics en VO et sans le retard que nous avons en France par exemple. Du coup, quelles BD te passionnent en ce moment ?
Das : En fait, il n’y a pas tant de boutiques que ça. À Londres, j’en ai dénombré 6 (plus une autre boutique mais qui ne vend que des BD et produit para-BD de Tintin).
J’aime bien passer dans deux d’entre elles en particulier (Forbidden Planet et Orbital Comics) et y flâner deux ou trois heures parfois. J’y prends de temps en temps une BD mais l’essentiel de mes achats, je les fais sur le site de Forbidden Planet au lieu de la boutique (car ils font sur le site des promo qu’ils ne font pas en boutique). Toutefois, j’achète encore en boutique mais c’est plus dans la démarche de soutenir le libraire ou parce que je flashe vraiment sur une BD.
Pour le retard, j’en suis aussi “victime”. Je n’achète que rarement les BD lorsqu’elles sortent, je préfère attendre qu’elles soient publiée en grosse édition pour avoir tout d’un coup.
En ce moment, je lis ou relis avec grand intérêt Invincible, ElephantMen, Hellboy, Cerebus et Looking For Group. Et je pense que Marvel NOW devrait m’intéresser. Et puis, je suis toujours les grands événements autour de Spider-Man ou Wolverine, les BD cosmiques et je me replonge dans les classiques de Daredevil, du Surfer d’Argent ou de Batman.
Bran : Tu as présenté une peinture sur un buste de Wolverine il n’y a pas très longtemps et j’ai beaucoup aimé la façon dont tu as appréhendé la pièce, que ce soit au niveau réflexion ou travail. Comment t’es-tu retrouvé sur Marvel Custom’s?
Das : Comme pour tout le reste, j’aime bien comprendre et résoudre des mystères
Pour ce buste de Wolverine, c’était un peu ça : envie de tester des techniques mais pour ce faire, il fallait que je comprenne comment faire et comment y arriver et puis j’ai vraiment aimé cette sculpture. J’ai un autre kit en cours (pour lequel j’ai fais moins de photos, ayant perdu le chargeur de mon APN) de Gally (Gunnm), une statue de Richard (Looking For Group qui a fait une chute et que j’ai décidé de repeindre en la réparant. Ensuite, viendront un autre buste de Wolverine que je voudrais traiter un peu différemment (encore des tests) et deux superbe statues : un Wolverine à la façon de Ramos, que je pensais introuvable jusqu’à ce que je contacte simplement le sculpteur qui m’en a refait un tirage et une autre que tu connais : le Thanos “Annihilation” de Nova. Et puis encore un kit de Spider-Man façon Alex Ross qui ne devrait pas tarder à arriver à la maison.
Quand à mon arrivé sur MCC ? Je regardais sur Internet, des images avec grand intérêt de deux statues à l’époque : un Spider-Man Attakus façon Ramos et un Wolverine (kit) façon Ramos aussi. J’ai fini par tomber sur une image du Spider-Man dans la boutique d’un membre. Et puis, j’ai commencé à lire d’abord les fiches des sculptures et puis j’ai regardé les collections et surtout, j’ai trouvé l’ambiance bonne alors je me suis inscrit. Tout le monde a été accueillant, répondant à mes questions bêtes sans jugement et on m’a aidé à trouver ma statue de Spider-Man. J’ai découvert ici l’univers des kits et que ma statue de Wolverine en était un. Et entre les collections, les peintures, les sculptures, c’est devenu un lieu que j’aime fréquenter.
J’ai rencontré quelques membres lors d’un passage éclair à Paris, leur faisant quelques achats et j’avoue que tout ça donne envie de rester, de participer et de partager Le plus dur, c’est de rester raisonnable.
Bran : D’ailleurs as-tu une collection de statues ou es-tu plus Bédéphile ?
Das : J’ai une petite collection : pas plus de 30 pièces. Primo, je n’ai pas envie d’avoir un musée à la maison et secondo, je n’ai pas la place (et je trouve ça dommage d’exposer les statues dans leur boite au fond d’un placard. J’ai de tout. Des statues, des bustes, des résines, du PVC, des jouets (et une centaines de plomb Eaglemoss que je fait tourner pour ne pas tout exposer en même temps).
Là, on parlait de sculptures.Côté BD, j’ai plus de 2 200 comic books (au dernier recensement), quelques centaines de BD franco-belge et une petite centaines de Manga. Ça va des fascicules basiques comme Strange aux BD de collection (comme Strange aussi), en passant par les belles BD franco-belge et les BD un peu plus luxueuses (grande éditions, artist’s éditions, limitées, signées, tirages de tête…). J’aime autant l’objet que le contenu. J’ai aussi quelques CGC mais j’ai aussi leur double dont je peux lire l’histoire, car pour moi, une BD que je ne peux pas lire, ça n’a pas de sens. Je collectionne aussi quelques litho ou planches originales (mais pas plus que ce que je peux exposer car encore une fois, j’aime pouvoir les regarder).
Bran : Y-a-t-il une BD que tu rêves de posséder et une statue que tu aimerais commander à un sculpteur ?
Das : C’est dur comme question : j’aimerais compléter ma collection de Fantask, Strange, Marvel, Spécial Strange, Titans, Nova et Spidey en VF et en VO, il me manque encore pas mal d’Omnibus, d’Absolute. J’ai aussi pas mal de collections de “franco-belge” à compléter mais surtout, j’aimerais posséder la prochaine BD que j’achèterais tout simplement (va savoir laquelle ce sera). Et puis peut-être un jour, une que j’aurais réalisée.
Une statue : je ne sais pas, il y a des tonnes de personnages que j’aime (et déjà tant de belles statues). Je pense que ça serait un personnage que j’ai crée !
Bran : Pour finir, je te propose une sorte de portrait chinois, avec ces quelques questions. Si tu étais…
Un dessinateur ?
Das : Moi ? Je ne suis pas le plus grand ni le meilleur mais ça me va. Sinon, Franquin ou Jean Mœbius Giraud.
Bran : Un personnage que tu aurais aimé créer ?
Das : Il y en a tellement, je sèche… En ce moment, le personnage de Rork me fascine, il est très complexe et j’aime ça.
Bran : Une couleur ?
Das : Le noir. Je m’habille toujours en noir (principalement, pour ne pas avoir à perdre du temps pour réfléchir à ma tenue) et on me dit souvent que c’est triste mais pas du tout, c’est le mélange de toutes les couleurs !
Bran : Un style de musique ?
Das : Black Metal Atmospheric. Et puis sinon, toutes les musiques en fait : j’écoute de tout sans distinction tant que ça me plaît.
Bran : Un animal ?
Das : Un animal benthiques (pour explorer les abysses car on ne connaît quasiment rien des fonds marins, c’est sûrement intéressant).
Bran : Une qualité ?
Das : Curieux
Bran : Un défaut ?
Das : Curieux (ça ne me lasse pas, mais ça agace les autres, parfois)
Bran : Une époque ?
Das : Le futur, quel-qu'il soit. Je sais que je ne verrais jamais assez de choses et j’attends toujours de voir les robots intelligents se rebeller, les voyages intersidéraux…
Bran : Un pays ?
Das : Le Canada : c’est un pays qui m’attire vraiment, on a pour projet de s’y installer dans le futur. Ou un pays méditerranéen : les anciennes civilisations égyptiennes, grecques, romaines m’ont toujours fascinées.
Bran : Un personnage historique ?
Das : Un scientifique, quelqu’un qui a passé sa vie à chercher à comprendre ce qui l’entoure. Nikola Tesla, par exemple.
Bran : Un personnage de fiction ?
Das : Paul Muad’Dib Atréides. Un personnage très intéressant, autant par sa vie que par ces choix…
Bran : Un sport ?
Das : La course à pied : ça me détend, j’oublie tout quand je cours.
Bran : Un plat ?
Das : Un plateau de fromage…
Bran : Un dessert ?
Das : Un fraisier, tout ce qui me connaisse pourront le dire !
Bran : C'est sur cette note gourmande Damien, que je fini cet entretien qui fut un réel plaisir. Un dernier petit mot pour la fin ?
Das : J’en ai tellement dit, je vais peut-être arrêter là, non ? ;-) Merci à toi en tout cas et à bientôt !
Mais il faut avouer qu'il a beaucoup de choses à dire et qu'elles sont intéressante. J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi, de faire sa connaissance. Finalement, j'ai un point commun avec lui, je suis également très bavard . Bon je me tais et je vous laisse découvrir l'ARTISTE.Bran : Bonjour Das. Merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. La première d'entre elles concerne ton pseudo. Pourquoi avoir choisi celui-ci ?
Das : Bonjour Bruno. Merci à toi d’avoir pensé à moi pour une interview.
L’histoire de mon pseudo est très complexe et pour le trouver, j’ai du faire appel aux méthodes nexialistes (et à toutes les sciences qu’elles rassemblent). Adolescent, je me suis dit qu’un dessinateur devait avoir un super pseudo, j’ai chercher en vain à faire original et drôle, et j’ai fini par choisir… Mes initiales ! Das, ce sont les intiales de Damien Alonso-Ségal Et ça fait donc presque 20 ans que famille, amis, collègues m’appellent Das (même ma grande de 6 ans m’appelle parfois Das au lieu de papa). Bran : Comme beaucoup de membres du forum, j’aimerai en savoir un peu plus sur toi, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Das : Je suis bavard (par écrit) mais je vais essayer de me limiter à “quelques lignes”.
Donc, Das, 32 ans sur le papier et souvent bien moins quand je lis une BD. Je suis graphiste/illustrateur/bidouilleur/développeur/curieux à temps plein, marié et papa de deux magnifiques petites filles (je suis objectif, elles le sont vraiment) de 3 et 6 ans, à temps plein aussi. Grand fanatique de livres en tout genre depuis toujours, j’adore les histoires sous toutes leur forme (livres, films, jeux) et forcément, j’aime en raconter. Gribouillant tant que possible, j’ai vite fini par passer plus temps devant des livres avec des images que sans (mais je lis tout de même des livres sans images, hein).
Ayant oublié de grandir, j’ai donc autant que possible continué à lire des livres avec des images et à gribouiller. Entre deux livres sans image, j’ai commencé à collectionner le Journal de Mickey (j’en ai sûrement un bon millier) et en parallèle, j’ai découvert le Strange Spécial Origines #202 bis (en 1986) et là “whoaaa” ! J’ai lu les origines du Faucon, de la Panthère Noire et de l’Homme-Fourmi mais surtout, je pensais détenir une perle car les véritables noms des personnages étaient mentionnés et on voyait leurs visages : imagine, à l’époque, je pensais avoir la BD la plus rare du monde car je connaissais les identités secrètes des super-héros. Quelques années plus tard, le charme s’était estompé et je décidais que je voulais simplement TOUT connaître et inspiré par Stan Lee, King Kirby, John Buscema… Je voulais devenir Marvel à la place de Marvel, tout simplement !
Bran : Tu as fait le dessin du bandeau du forum il n’y a pas longtemps. C’est une passion chez toi le dessin ?
Das : Je pense qu’on peut dire ça, oui. J’ai moins le temps maintenant de dessiner pour le plaisir entre mon travail et ma famille mais lorsque je dessine, je suis dans un autre monde. Dans mon monde ! J’aime regarder et faire des images. Je peux passer des heures à observer la technique d’un dessinateur, d’un peintre, d’un photographe, d’un sculpteur… Ça me fascine et lorsque je m’y mets, je suis un peu dans une sorte d’extase (mais comme je le disais, ayant moins le temps maintenant, ça m’arrive moins souvent - et c’est d’autant plus génial quand je m’y remets).
Bran : Tu as fait de ta passion ton métier, c’est quelque chose que peu de monde parvient à réaliser. C’est difficile de vivre de sa passion ?
Das : D’en vivre réellement, oui. Il faut beaucoup d’audace, je pense. Je suis bavard par écrit mais très réservé dans la vraie vie. Je présente rarement mon travail (du moins, pas avec insistance - j’ai un peu peur de déranger) mais quand on s’y intéresse, je peux en parler longtemps. J’ai donc monté et présenté quelques projet de BD mais vivre de la BD ou de l’illustration de livres, c’est assez difficile si on n’insiste pas et ne voulant pas déranger, je me suis rabattu sur le graphisme en général.
Je suis très curieux par nature, je me pose tout le temps des questions sur tout donc, imaginer et concevoir des flyers, affiches, brochures, CD, mise en page de livres mais aussi des sites web, c’est venu assez simplement. Quelqu’un avait une problématique, il fallait que je trouve la solution graphique. J’ai la chance de pouvoir travailler souvent sur les projets qui me plaise et en parallèle, je travaille aussi beaucoup sur des tâches moins intéressantes. Récemment, j’ai fait pas mal de vectorisation de logo et là, je monte un site de gestion de devis en ligne… C’est pas super fun (mais ça paye les
Inspirée d'une scène de Léon, une vision alternative du travail de graphiste professionnel (j'ai fait cette BD il y a une dizaine d'années).
Bran : J’ai visité ton blog qui me plaît beaucoup. Je vois que tu possèdes plusieurs cordes à ton arc comme la création de logos, les livres pour enfants…. Tu as suivi une formation spécifique ou tu es totalement autodidacte dans ton travail ?
Das : Merci, ça fait toujours plaisir d’entendre ça (même si le blog est HS car mon serveur est tombé et le remettre en ligne n'a pas été ma priorité des derniers mois
) Oui, je suis un peu touche à tout (c’est un défaut et une qualité). Un défaut car on peut rapidement s’éparpiller et se laisser déborder ou tout simplement survoler une technique et ne pas la maîtriser. Avec le temps, j’ai compris qu’on ne pouvait pas être bon en tout… tout de suite. Mais ça n’empêche pas d’essayer, de travailler, de rechercher, d’être curieux.
Une qualité, car ça permet d’avoir une vue d’ensemble de ce que l’on fait. Être trop spécialisé ferme des perspectives, met des œillères. Et ça permet de s’adapter à toutes situations : j’aime quand ça bouge. Je ne peux pas rester en place trop longtemps, sinon, je m’ennuie (et ça aussi, c’est mal perçu professionnellement parfois - surtout en France). Il y a tellement de graphistes qui n’ont jamais mis les pieds dans une imprimerie ou autre usine de production, qui ne savent pas travailler sans l'outil informatique… Ça me semble être un terrible manque de ne pas être curieux de sa profession. Pour ma part, j’ai trouvé ça génial d’apprendre à utiliser des outils pour fabriquer un livre (ça m’a permis de mieux comprendre mon métier et d’essayer de le faire mieux).
Donc, oui, je dessine, j’encre, je peins, je colorie avec toute sorte d’outils, je me suis essayé à la sculpture sans succès il y a 10 ans, j’ai réalisé des courts métrages, touché au montage, à la post-prod, j’ai fait de la photo (floue), je monte et démonte plein de chose, je fais du graphisme plus institutionnel, publicitaire, je conçois des sites Internet (design, ergonomie, intégration et développement), j’ai fais de la reliure, de la dorure, de la tapisserie, de la gravure, de la typographie, de l’ergonomie, du packaging, de l’archi… Tout ce que j’ai pu essayer dans la création, je l’ai fait (parfois survolé, parfois approfondi).
Et tout ça, souvent sans formation. J’apprends par mimétisme (comme tout le monde). Je regarde les autres faire, je me dis que quoi que je fasse, même des erreurs, j’apprendrais toujours plus qu’en restant à ne rien faire alors, je teste, je casse, je rate et j’y arrive, je m’améliore, je perfectionne et je teste, je casse, je rate… Et je (me) pose beaucoup de questions, les solutions toutes faites ne me plaisent pas si je dois les prendre sans les comprendre : j’ai besoin de comprendre les process aussi.. Chaque obstacle est un peu un mystère à résoudre et c’est amusant !
J’ai toutefois suivi une filière “artistique” : art appliqué à l’École Estienne (Paris) parce qu’on a beau regarder les autres faire, certaines choses ne sont pas évidentes et soit on décide de réinventer la roue, soit on profite des connaissances des autres. Estienne, c’est une école plus orientée sur les métiers de l’imprimerie et là-bas, j’ai énormément appris dans les domaines de l’histoire de l’art, la perspective, la reliure, dorure, typographie… J’ai aussi beaucoup expérimenté. Les professeurs n’était pas là pour nous apprendre à dessiner ou peindre mais une fois qu’on nous avait fait acheter tout notre matériel, je me suis donné à cœur joie de tout essayer/détourner.
Je n’y ai pas appris grand chose techniquement dans le graphisme en lui-même, mais j’ai appris à être curieux et a ne pas avoir peur d’essayer (et vue que je n’aimais pas trop aller voir les professeurs, j’ai appris à réfléchir).
Lorsque je me suis orienté vers le métier de graphiste, j’ai vite eu à faire à l’informatique. J’ai donc récupéré un vieux Mac, Photoshop 3, Illustrator 5 et X-Press 3 et j’ai appris sur le tas me confrontant aux problèmes techniques que chaque idée/projet me posait. Ça m’a rapidement ouvert des voies et j’ai commencé à travailler dans des agences de publicité - après un DEUG en cinéma et un BTS de communication visuelle qui m’ont surtout appris à m’ennuyer en cours, à couvrir mes notes de dessins et à comprendre que l’école, ça n’était vraiment pas mon truc.
Bran : Peux-tu nous expliquer comment tu t’y prends pour réaliser une BD ? Créer des personnages me semble complètement impossible, comment ça se passe pour toi ? Combien de temps pour obtenir une histoire complète ? (fais-tu également la mise en couleur, le lettrage, la couverture, combien de pages etc…)
Das : Il n’y a pas vraiment de recette (enfin, je n’en ai pas). À la base, je cogite énormément sur mon histoire ou mon personnage ou ma technique. Parfois, l’envie de raconter une histoire vient juste de l’envie d’utiliser une technique particulière !
Comme je cogite pas mal, les éléments semblent ensuite s’assembler de façon logique dans ma tête et j’arrive à l’ébauche de ce que j’ai envie de raconter sauf qu’en l’état, ça ressemble plus ou moins à la méthode Stan Lee et c’est juste inexploitable pour moi.
Alors, je m’impose des contraintes techniques car partir dans tout les sens sans contrainte, ça n’aboutit qu’à des désillusions (dans tous les domaines). Et là, je recommence et je m’attache à cadrer tout mon récit. Les personnages se forment leur caractère, ils ont donc de réactions qui leur sont propre si je les mets fasse à une situation. Et surtout, la situation en question ne peut se poser en face d’eux que dans un contexte logique aussi. Quand mon récit commence à être plus élaboré, je revois le déroulement, je m’assure qu’on ne s’ennuie pas, que c’est rythmé, je revois encore et encore ma copie.
En parallèle, j’ai des images dans la tête, des cadrages et je m’attaque au story-board. Là encore, je dois voir une page dans son ensemble et surtout dans l’ensemble du livre. Une page impaire peu créer un certain suspens car on ne voit pas la page suivante, ce n’est pas le cas de la page paire qui elle peut par contre créer la surprise lorsqu’on la découvre - bref, je m’adapte donc à mon support assez tôt. C’est valable dans mon travail au quotidien aussi : ça ne sert à rien de faire un magnifique visuel complexe si c’est pour l’imprimer en mono-chrome sur un stylo…
Pour mes personnages, je m’inspire souvent de ce que je vis. Je leur donne des caractéristiques physiques ou psychologiques des gens que je côtoie… Ils évoluent ensuite dans mon histoire de façon assez autonome.
L’histoire complète me vient ensuite soit très rapidement soit au contraire, je creuse, je creuse et je mets plusieurs années pour arriver enfin à ce que je veux écrire : je suis un éternel insatisfait et je refais des dizaines de fois mes scénario, dessins, couleurs… Parfois, ma femme me voit tout recommencer et me dit “Damien, ça suffit, tu arrêtes de refaire, tu termines !”
Forcément, je fais tout et comme je n’ai pas le temps de tout faire d’une traite, je reviens dessus plus tard et là, je vois tout ce qui peut-être corrigé… Et je recommence.
Parfois, je travaille avec des scénariste aussi, ça me décharge de cette partie là et je n’ai plus qu’à faire et refaire le dessins, l’encrage, la couleur, le lettrage, la mise en page… Un peu tout.
Je n’ai pas de format préféré (dimension, nombres de pages) et une fois une histoire écrite, j’essaye de trouver le format le plus adapté pour la raconter. J’adapte ensuite le nombres de pages au contraintes techniques de fabrication des livres et là, encore, ça me donne un cadre pour m’aider à avancer.
Bran : Est-ce que tu travailles actuellement sur un projet de BD ? Si oui est ce que tu peux nous en parler un peu ? (ça pourrait intéresser des membres du forum pour l’acheter par exemple…)
Das : Oui, j’ai trois projet en cours.
Le premier stagne car je n’ai pas eu de retour du scénariste depuis longtemps… C’est une BD entre humour et thriller que je dessine, encre, colorie et lettre entièrement à l’aide d’une palette graphique.
Je n'ai fait qu'une page "finie", toutes les autres, sont des croquis…
La deuxième, c’est un projet très personnel au sens où il n’a pas vraiment de scénario logique : c’est un peu un rêve, tout se confond, tout est logique sans l’être, c’est tortueux… J’ai une histoire en tête, une envie de travailler à la plume et je réalise une page de temps en temps. Je ne sais pas du tout combien il y aura de page, je verrais à la fin…
Ci-dessous, une seconde version que je refais alors que je n'ai pas fini la première version.
La troisième, c’est mon projet “Marvel”, c'est à dire, une histoire de super-héros… Il y a des années, je voulais donc devenir Marvel à la place de Marvel. J’ai créé des dizaines de personnages, j’ai rassemblé deux scénaristes autour de moi et ensemble, on a créer une multitude de personnages, un univers et des aventures pour chaque. À la fin, j’avais une dizaine de séries, au moins 5 à 10 épisodes pour chaque série et… J’étais tout seul pour dessiner, encrer, colorier, lettrer… Ça n’était pas possible, mais j’ai essayé, j’ai dessiné des épisodes entier, encré, colorié, recommencé… Et un jour, j’ai compris que je ne deviendrais pas Marvel à moi tout seul !
J’ai donc tout remis à plat et décider de raconter une histoire issue de cet univers en trois albums. C’est un univers de super-héros, de science-fiction, de voyage dans le temps et j’en suis encore au story-board. Tout les épisodes que j’ai pu dessiner, toutes les fiches et scénario qu’on a écrit me servent de documentation pour ces albums.
Là encore, j'en suis à trois version de la première page pour trouver le style de dessin, encrage, couleur qui me va.
Et puis, un projet un peu différent qui n’est pas de la BD, mais un livre d’illustration pour enfants. Un livre que je compte auto-éditer et distribuer soit en version papier (vente en ligne), soit en téléchargement (à imprimer) pour un prix libre (vous donnez ce que vous voulez, en gros et l'imprimez chez vous).
Bran : Est ce que tu rêves de réaliser une BD avec un scénariste particulier (si oui qui ?) ou pour une maison d’édition précise ?
Das : Je crois que j’aurais adoré me faire exploiter par Marvel, au moins une fois. J’avais travaillé sur un projet Image (50 Girls de Frank Cho) : il s’agissait d’un concours pour devenir le dessinateur attitré de la série mais définitivement, je crois que mon style ne correspondait pas à ce qu’ils attendaient.
Un scénariste actuel à qui j’enverrais bien quelques planches : Robert Kirkman. Il n’invente rien mais il le fait super bien. Ses histoires sont simples à la base mais prenantes tant elles sont bien écrites et ficelées. Après, il y en a tellement d'autres qui sont doués, difficile de choisir…
Bran : Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui voudrait vivre de son crayon ?
Das : Commencer par le tailler ?
Avoir de l’audace, du temps et des gens pour le soutenir (et savoir s’adapter). Vivre du dessin, c’est très difficile. J’ai du faire des concession quand j’ai dessiné des BD institutionnel car mon style ne passait pas mais c’était le seul moyen d’avoir le job. Si on veut dessiner ce que l’on veut, il faut avoir l’audace d’aller le présenter partout, plusieurs fois, de ne pas s’arrêter aux premières centaines de refus.
Il faut avoir le temps de dessiner et de présenter ensuite son travail (ça prend autant si ce n’est plus de temps). Il faut du soutien, pour vous ramasser quand après des mois de travail, un professionnel vous descend en flèche ou simplement pour vous dire que les pâtes même sans beurre, c’est pas si mauvais (parce que ça fait des mois vous toucher des cachets ridicules pour vivre de votre art). J’ai des tonnes de projets finis et jamais publiés parce que les éditeurs n’y ont pas cru (à tort ou a raison).
Et savoir s’adapter parce que le monde qui nous entoure est de bon conseil quand on sait l’écouter. Parce que pour payer les factures, faire un dessin qui ne nous correspond pas, c’est pas la mer à boire…
Il faut s’accrocher et savoir où l’on va mais ça peut prendre des années…
Bran : Quelles sont les difficultés qu’on rencontre lorsque l’on vit à Londres ? La langue ? La nourriture ? Quelles sont les grandes différences entre un anglais et un français « lambda » ?
Das : C’est une autre culture ! On dit que Londres est la sixième ville française au monde tant on est nombreux à vivre là-bas (quelques centaines de millier de français) et ça m’arrive souvent dans la rue d’entendre parler français. Toutefois, la culture est bien anglaise (le célèbre flegme anglais qui abrite en fait une grande forme d’hypocrisie car on ne sait jamais ce que la personne en face de nous pense). Après, il faut prendre le temps d'acquérir les références et ça passe mais on sent qu’on est pas anglais.
Venant de Paris, je n’ai pas eu de grandes difficultés à arriver dans une autre grande ville, j’y avais déjà vécu auparavant (sans enfant à l’époque) et je travaille la moitié du temps en anglais (ayant des clients un peu partout en Europe).
Trouver un appartement ici est très simple : on visite, on dit “je veux”, on paye le mois de caution, le loyer et hop. Tant que vous pouvez payer, on ne vous pose pas plus de questions et il nous a fallu une semaine pour trouver un appartement en face de l’école que l’on visait pour notre grande dans le Lambeth, un quartier central de Londres.
Après, il faut prendre le pas dans le système : s’inscrire pour payer ses taxes, s’inscrire auprès du Borough pour espérer une place à l’école (si possible publique car gratuite), s’inscrire sur les listes électorales et hop… On peut aller faire ses courses et tenter de remplir le réfrigérateur. Là dessus, le système anglais est simple : tu payes et tu vis ta vie.
Avant de parler de la nourriture, la grande problématique pour nous, ça a été l’école : Il n’y a rien avant la primaire qui ne débute qu’à 5 ans (Reception class). Donc, pour la grande à notre arrivé (et pour la petite actuellement), il y a ce qu’on appelle la Nursery jusqu’à 5 ans (et c’est privé), c’est l’équivalent de l’école maternelle chez nous mais c’est difficile d’avoir une place et on vend des organes pour pouvoir la payer. Ça, c’est notre grande difficulté.
Notre grande est devenu bilingue en quelques mois d’école. À 6 ans, elle a aujourd’hui un accent londonien parfait et ne manque pas de me reprendre quand je prononce mal un mot… La petite, elle, parle définitivement franglais…
Pour le reste, vivre à Paris ou à Londres, je n’y trouve pas de différences fondamentales, si ce n’est que Londres est très grande, aérée, espacée. On a des parcs immenses partout (j’ai des renards et des rennes à côté de chez moi, ça fait bizarre au début). Ça, à Londres, j'apprécie : c’est plus reposant.
Quant à la nourriture, ça, c’est le plus dur… Quand je reviens à Paris, je vais m’acheter une baguette ou un pain au chocolat… Ça a l’air si simple et pourtant, là bas, ça manque. Idem pour le fromage, la charcuterie… La nourriture ici est fade…
Bran : Pas trop le blues parfois ? As-tu la nécessité de passer quelques jours en France périodiquement ?
Das : Pas vraiment le blues, juste l’envie de voir des amis et de passer du temps avec eux plutôt que d’échanger par e-mail. Je ne repasse pas très souvent (une fois par an pendant 3 à 4 jours) mais je suis un grand fan de Paris (j’adore m’y promener).
Bran :: En UK, il y a pas mal de comics shop, les fréquentes-tu assidument? Je pense que le fait d’être bilingue est un gros plus pour lire les comics en VO et sans le retard que nous avons en France par exemple. Du coup, quelles BD te passionnent en ce moment ?
Das : En fait, il n’y a pas tant de boutiques que ça. À Londres, j’en ai dénombré 6 (plus une autre boutique mais qui ne vend que des BD et produit para-BD de Tintin).
J’aime bien passer dans deux d’entre elles en particulier (Forbidden Planet et Orbital Comics) et y flâner deux ou trois heures parfois. J’y prends de temps en temps une BD mais l’essentiel de mes achats, je les fais sur le site de Forbidden Planet au lieu de la boutique (car ils font sur le site des promo qu’ils ne font pas en boutique). Toutefois, j’achète encore en boutique mais c’est plus dans la démarche de soutenir le libraire ou parce que je flashe vraiment sur une BD.
Pour le retard, j’en suis aussi “victime”. Je n’achète que rarement les BD lorsqu’elles sortent, je préfère attendre qu’elles soient publiée en grosse édition pour avoir tout d’un coup.
En ce moment, je lis ou relis avec grand intérêt Invincible, ElephantMen, Hellboy, Cerebus et Looking For Group. Et je pense que Marvel NOW devrait m’intéresser. Et puis, je suis toujours les grands événements autour de Spider-Man ou Wolverine, les BD cosmiques et je me replonge dans les classiques de Daredevil, du Surfer d’Argent ou de Batman.
Bran : Tu as présenté une peinture sur un buste de Wolverine il n’y a pas très longtemps et j’ai beaucoup aimé la façon dont tu as appréhendé la pièce, que ce soit au niveau réflexion ou travail. Comment t’es-tu retrouvé sur Marvel Custom’s?
Das : Comme pour tout le reste, j’aime bien comprendre et résoudre des mystères
Pour ce buste de Wolverine, c’était un peu ça : envie de tester des techniques mais pour ce faire, il fallait que je comprenne comment faire et comment y arriver et puis j’ai vraiment aimé cette sculpture. J’ai un autre kit en cours (pour lequel j’ai fais moins de photos, ayant perdu le chargeur de mon APN) de Gally (Gunnm), une statue de Richard (Looking For Group qui a fait une chute et que j’ai décidé de repeindre en la réparant. Ensuite, viendront un autre buste de Wolverine que je voudrais traiter un peu différemment (encore des tests) et deux superbe statues : un Wolverine à la façon de Ramos, que je pensais introuvable jusqu’à ce que je contacte simplement le sculpteur qui m’en a refait un tirage et une autre que tu connais : le Thanos “Annihilation” de Nova. Et puis encore un kit de Spider-Man façon Alex Ross qui ne devrait pas tarder à arriver à la maison. Quand à mon arrivé sur MCC ? Je regardais sur Internet, des images avec grand intérêt de deux statues à l’époque : un Spider-Man Attakus façon Ramos et un Wolverine (kit) façon Ramos aussi. J’ai fini par tomber sur une image du Spider-Man dans la boutique d’un membre. Et puis, j’ai commencé à lire d’abord les fiches des sculptures et puis j’ai regardé les collections et surtout, j’ai trouvé l’ambiance bonne alors je me suis inscrit. Tout le monde a été accueillant, répondant à mes questions bêtes sans jugement et on m’a aidé à trouver ma statue de Spider-Man. J’ai découvert ici l’univers des kits et que ma statue de Wolverine en était un. Et entre les collections, les peintures, les sculptures, c’est devenu un lieu que j’aime fréquenter.
J’ai rencontré quelques membres lors d’un passage éclair à Paris, leur faisant quelques achats et j’avoue que tout ça donne envie de rester, de participer et de partager
Le plus dur, c’est de rester raisonnable. Bran : D’ailleurs as-tu une collection de statues ou es-tu plus Bédéphile ?
Das : J’ai une petite collection : pas plus de 30 pièces. Primo, je n’ai pas envie d’avoir un musée à la maison et secondo, je n’ai pas la place (et je trouve ça dommage d’exposer les statues dans leur boite au fond d’un placard. J’ai de tout. Des statues, des bustes, des résines, du PVC, des jouets (et une centaines de plomb Eaglemoss que je fait tourner pour ne pas tout exposer en même temps).
Là, on parlait de sculptures.Côté BD, j’ai plus de 2 200 comic books (au dernier recensement), quelques centaines de BD franco-belge et une petite centaines de Manga. Ça va des fascicules basiques comme Strange aux BD de collection (comme Strange aussi), en passant par les belles BD franco-belge et les BD un peu plus luxueuses (grande éditions, artist’s éditions, limitées, signées, tirages de tête…). J’aime autant l’objet que le contenu. J’ai aussi quelques CGC mais j’ai aussi leur double dont je peux lire l’histoire, car pour moi, une BD que je ne peux pas lire, ça n’a pas de sens. Je collectionne aussi quelques litho ou planches originales (mais pas plus que ce que je peux exposer car encore une fois, j’aime pouvoir les regarder).
Bran : Y-a-t-il une BD que tu rêves de posséder et une statue que tu aimerais commander à un sculpteur ?
Das : C’est dur comme question : j’aimerais compléter ma collection de Fantask, Strange, Marvel, Spécial Strange, Titans, Nova et Spidey en VF et en VO, il me manque encore pas mal d’Omnibus, d’Absolute. J’ai aussi pas mal de collections de “franco-belge” à compléter mais surtout, j’aimerais posséder la prochaine BD que j’achèterais tout simplement (va savoir laquelle ce sera). Et puis peut-être un jour, une que j’aurais réalisée.
Une statue : je ne sais pas, il y a des tonnes de personnages que j’aime (et déjà tant de belles statues). Je pense que ça serait un personnage que j’ai crée !
Bran : Pour finir, je te propose une sorte de portrait chinois, avec ces quelques questions. Si tu étais…
Un dessinateur ?
Das : Moi ? Je ne suis pas le plus grand ni le meilleur mais ça me va.
Sinon, Franquin ou Jean Mœbius Giraud.Bran : Un personnage que tu aurais aimé créer ?
Das : Il y en a tellement, je sèche… En ce moment, le personnage de Rork me fascine, il est très complexe et j’aime ça.
Bran : Une couleur ?
Das : Le noir. Je m’habille toujours en noir (principalement, pour ne pas avoir à perdre du temps pour réfléchir à ma tenue) et on me dit souvent que c’est triste mais pas du tout, c’est le mélange de toutes les couleurs !
Bran : Un style de musique ?
Das : Black Metal Atmospheric. Et puis sinon, toutes les musiques en fait : j’écoute de tout sans distinction tant que ça me plaît.
Bran : Un animal ?
Das : Un animal benthiques (pour explorer les abysses car on ne connaît quasiment rien des fonds marins, c’est sûrement intéressant).
Bran : Une qualité ?
Das : Curieux
Bran : Un défaut ?
Das : Curieux (ça ne me lasse pas, mais ça agace les autres, parfois)
Bran : Une époque ?
Das : Le futur, quel-qu'il soit. Je sais que je ne verrais jamais assez de choses et j’attends toujours de voir les robots intelligents se rebeller, les voyages intersidéraux…
Bran : Un pays ?
Das : Le Canada : c’est un pays qui m’attire vraiment, on a pour projet de s’y installer dans le futur. Ou un pays méditerranéen : les anciennes civilisations égyptiennes, grecques, romaines m’ont toujours fascinées.
Bran : Un personnage historique ?
Das : Un scientifique, quelqu’un qui a passé sa vie à chercher à comprendre ce qui l’entoure. Nikola Tesla, par exemple.
Bran : Un personnage de fiction ?
Das : Paul Muad’Dib Atréides. Un personnage très intéressant, autant par sa vie que par ces choix…
Bran : Un sport ?
Das : La course à pied : ça me détend, j’oublie tout quand je cours.
Bran : Un plat ?
Das : Un plateau de fromage…
Bran : Un dessert ?
Das : Un fraisier, tout ce qui me connaisse pourront le dire !
Bran : C'est sur cette note gourmande Damien, que je fini cet entretien qui fut un réel plaisir. Un dernier petit mot pour la fin ?
Das : J’en ai tellement dit, je vais peut-être arrêter là, non ? ;-) Merci à toi en tout cas et à bientôt !
. Tu es un véritable homme-orchestre Damien , à 32 ans quel parcours ! 
, et tant mieux car cet entrevue était diablement intéressante. Merci à vous deux ! 
