Non non, je te le redis, ça ne me fait pas mal que quelqu'un n'aime pas mon style, et au moins, ça créé la discussion !Redwing a écrit:
J'en profite donc pour rebondir sur quelques échanges...il est clair que l'avis du Gardien (ou tout autre avis du même type) peut faire 'mal' à Franky mais il est tout aussi important dans une évolution/recherche artistique que les encouragements émis par Jaurel. Pour la simple raison qu'il est 'négatif' et que bien des personnes, souvent, n'osent en émettre de peur de froisser l'auteur.
En disant cela, j'avouais mes limites : Philippe et toi pouvez rivaliser avec Adams puisque vous êtes des pros, moi : non.Redwing a écrit:
Là, je ne suis pas du tout d’accord car c’est un peu comme revenir à dire : “ce lieu a déjà été peint, pourquoi le peindre” ? ou “Les histoires d’amour ont déjà toutes été écrites, pourquoi en écrire une de plus” ?
C’est justement là où réside l’intérêt d’une démarche artistique ! Faire du ‘neuf’ avec le ‘vieux’, apporté son propre regard, sa propre vision, bref, sa propre émotion ! Pourquoi faire ‘mieux’ ? Pour qui ? Pourquoi ? Faire différent n’est-ce pas déjà suffisant ? C’est ce qui s’appelle effectuer une recherche personnelle et c’est ce qui est passionnant. Ce cheminement justement d’où l’intérêt de ne pas reproduire une énième photo d’El Capitan mais de sortir SA photo ! De créer sa composition en allant chercher une étincelle d’inspiration au tréfonds de son œil, ou de sa propre obsession, ça va souvent de pair.
Alors oui, effectivement, je pourrais produire une image plus personnelle, ma vision d'un site célèbre, mais dans tous les cas, l'image tiendrait plus de la photo de vacances que du chef-d'oeuvre intemporel à la Adams.
Il faut toujours être conscient de sa relativité et de ses limites.
Et même si on me confiait une chambre, cela ne m'aiderait pas à faire de plus belles photos, car il faudrait comprendre la règle de Scheimpflug, et j'ai déjà du mal à l'écrire... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Mais j'avoue avoir longuement regardé les photos d'Adams, des frères Weston, d'Eliot Porter ou de John Sexton, que j'ai souvent à l'esprit quand je sors l'appareil, ne serait-ce que pour la composition de l'image et le traitement du sujet.
Je découvre cette phrase et te remercie de l'avoir citée, je crois que je l'aurai longtemps en tête !!!! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Redwing a écrit:
D’ailleurs Cartier-Bresson disait : “Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur”. Cette phrase résume la photographie à elle seule !
Il y a une phrase du même photographe que j'ai toujours à l'esprit, que je ne saurais citer texto, et selon laquelle il faut toujours faire le tour du sujet qu'on photographie, pour avoir des points de vue différents.
C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à faire une série autour d'un même calvaire que j'ai pris en photo il y a quelques temps.
Selon toi, le point d'accroche est l'élément principal de la photo, peu importe qu'il se trouve au 1er ou 2nd plan ?Redwing a écrit:
Le Gardien parle de ‘sujet’ en photographie de ‘paysage’ bien que, comme déjà dit plus haut, pour moi, ce n’est pas systématiquement le sujet qui est primordial mais le point d’accroche ! Et c’est ce qui manque pour l’instant dans tes compo’...lorsque tu vas shooter, garde toujours à l’esprit 'bon là, y a quoi d’intéressant dans mon cadre’ ? Si tu ne le trouves pas, personne ne le trouvera. Si tu le trouves, fais tout pour te rapprocher de ce que tu ressens. Et si tu n’y arrives pas, comme affirmait Man Ray, tu poses l’appareil, tu regardes. Et si ça ne vient toujours pas, tu prends ton pinceau et tu peins [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
C'est bien comme ça que je l'avais pris Anicet.le Gardien a écrit:Oui , voilà, c'est tout a fait ça Alain , quand je parlais peut-être maladroitement de sujet car néophyte en terme technique , c'est l'accroche qui est important !!
Les chemins que photographie Franck en manque un peu et du coup éveille en moi un sentiment de mélancolie ou de tristesse et ne me font pas ouvrir les yeux en grand .
Peut-être est ce due aussi au manque de vision ou de technique ? je ne sais pas ,toi et Philippe, pros de l'image êtes surement qualifiés que moi pour répondre a cette interrogation ?
En tout cas des avis pas toujours positif aide aussi a voir différemment et progresser et si je me permet de le dire mes impressions ,c'est que je connais bien Franck dans la vie et que comme tout amis on peut se permettre d'être franc .
Ou je suis aussi d'accord avec toi c’est le fait que des endroits vu et shootés par des milliers de personnes amateurs, semi pros ou pros peut encore a titre personnel encore avoir envie d'être mis en boite , ce n'est pas parce que vu et revue qu'il faille s'en interdire le plaisir parce que justement ....
Je sais que Franck est un vrai Hobbit aussi et que Philippe est un vrai poète [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Débat intéressant en tout cas !!!
Par contre, tu me parles de mélancolie suggérée par ce que tu vois. Peux-tu m'en dire plus à propos ? Cela tient à quoi ? L'éclairage ? Le sujet ? Le cadrage ? Le fait qu'elles sont toujours vierges de présence humaine ?
J'aimerais bien le savoir, car ce n'est pas forcément ce que je souhaite suggérer.
J'aime plutôt l'idée de présenter un espace (le plus souvent) modifié par la main de l'homme, mais vaste. On est au grand air, et le vent est chez lui sur ces plaines ! Il est parfois bien difficile de garder l'appareil horizontal lorsque une bourrasque vient me lécher l'épaule.
Je compte prochainement me mettre à la photo en ville, et là, effectivement, je vais jouer sur la fibre mélancolique, car je vais travailler selon un type particulier de musique : la new-wave et la cold-wave britannique des années 80, avec des groupes qui m'ont marqués, comme Joy Division, The Cure ou Bauhaus, ou encore l'album "Low" de Bowie... autant de références qui vont donner une orientation précise à mon regard.
D'ailleurs, étant très sensible à la musique, celle-ci est indissociable de mon travail : dès que je prends la voiture, je met un cd qui me permettra non seulement de me concentrer, en me faisant entrer dans une bulle, le temps où je roule, mais qui en plus fera naître en moi un sentiment particulier que j'essaierai de transposer en photo. Le plus souvent, un cd de Popol Vuh (du krautrock des années 70, musique très contemplative) ou de Dead Can Dance fait l'affaire.
Alain, Philippe et Pierre, travaillez-vous en musique de votre côté ?
J'imagine qu'en photo animalière, ça doit être plutôt difficile quand tu es sur le terrain, mais je parle plutôt au moment de la post-production.