Jaurel a écrit:Rien de mieux que la vie au grand air
Carrément !
Si mon dossier est accepté, je passerais par un CIF, puis un nouveau poste... et une nouvelle vie !
J'en ai assez de m'enfermer chaque jour dans mon "bunker" et de côtoyer des gens perpétuellement insatisfaits.
Je veux vivre autre chose !
Redwing a écrit:Et tu verras, il n'y a pas grand chose sur Terre d'aussi frisant...c'est devenu le moteur de ma vie. Te lever au milieu de nulle part, partir errer, observer, sentir et ressentir tout ce qui peut t'entourer. Prendre le temps d'écouter les moindres bruits, du chant d'un oiseau au bruissement de l'herbe sous la brise, de voir danser les feuilles dans le silence ou encore de regarder des détails aussi infimes que le reflet des arbres sur l'eau. Et puis les rencontres animales, les approches furtives...lorsque perdu dans la végétation un animal vient à toi alors que tu as bon vent, ça c'est carrément magique. Difficile de parler d'instants pareils, il faut les vivre
Voilà, c'est ça que je veux vivre, mais tous les jours !
J'ai déjà vécu des instants aussi intenses par chez moi :
Une fois, sur un chemin, dans un virage, je suis tombé sur un renard qui "mulotait". Je l'ai vu le premier. Aussitôt, je me suis transformé en souche et, par chance, j'avais le vent de face. Je l'ai regardé faire pendant des secondes qui ont duré des heures, j'étais à moins de 10m de lui !! Puis le vent a changé de sens, il m'a senti, et pfuit ! il a pris ses jambes à son cou.
Une autre fois, j'ai fait une rencontre avec un chevreuil. Là, j'étais sur un chemin feuillu, mais connaissant le coin, j'ai déployé ma technique pour essayer de faire le moins de bruit possible. La démarche fut payante : je tombai nez à nez avec un beau brocard adulte que là encore, j'ai vu avant que lui ne me voit. Là aussi, je deviens parfaitement immobile, le vent est pour moi. Je profite du spectacle... le vent tourne, il sent le danger, lève la tête, me cherche, mais comme je ne bouge pas, au bout d'un moment, il baisse sa garde et recommence à brouter. J'observe ses mouvements, sa couleur, etc... je vis à fond cette chance qui m'est donnée. Puis il bouge et s'enfonce dans la végétation. Je l'ai perdu à ce moment-là.
Sais-tu combien de temps je suis resté là ? 10 minutes ! Et j'étais à 5 mètres ! J'en ai parlé à mon frère, qui est garde-forestier, qui m'a répondu que j'avais bien de la chance d'avoir vécu ça...
D'autres fois, par contre, je me plante bien : j'entends un bruit de feuilles dans un buisson, je m'approche au ralenti, espérant avoir affaire à un du gros gibier... tout ça pour découvrir un merle qui fouille sous les feuilles et qui décolle dès que j'arrive.
Et puis, à l'occasion, je te parlerai de cette fois où, pendant une pause-pipi, un solitaire a surgi d'un buisson à quelques mètres de moi. Mais ceci est une autre histoire...