[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] "Alors que l’OM joue son avenir européen du côté de Twente ce jeudi, de nombreuses questions entourent Eric Gerets. Ses choix tactiques, sa gestion du groupe interpellent et une certaine lassitude semble s’emparer de l’entraîneur marseillais.
Mais où est donc passé le rugissant Eric Gerets ? La question mérite d’être posée tant le Lion de Rekem n’est plus que l’ombre de lui-même ces derniers temps. Adepte du parler vrai sans prendre de pincettes, guerrier dans l’âme, l’entraîneur marseillais avait habitué les observateurs à des analyses sans langue de bois, à des discours très offensifs pour tirer la quintessence de son groupe. Pour éviter toute forme de relâchement voire de renoncement afin de remplir ses objectifs et ceux du club. Mais aujourd’hui, le Lion a laissé place à un agneau tout doux. Comme si les performances en dents de scie de ses hommes avaient altéré son désir de vaincre. En quelques jours, Marseille vient de replonger dans une période de doute. Deux matches au Vélodrome, pas la moindre victoire et surtout aucun but inscrit face à Twente (0-1), loin de représenter un ogre du Vieux Continent, et Le Mans (0-0), un club en pleine dégringolade au classement. En d’autres temps, Gerets se serait emporté, stigmatisant le manque total d’investissement de ses troupes. Il n’en a rien été.
Gerets semble désabusé : «On n'a pas été capable de faire le jeu comme face à Bordeaux et Monaco. Il reste que Twente était supérieur. Dans la vie, il faut parfois accepter de tomber sur meilleur que soi», soupirait-il après le revers sans combattre de l’OM face aux Néerlandais. Absolument pas du Gerets dans le texte ! Plus inquiétant, l’entraîneur olympien en a remis une couche après le nul, qui portait bien son nom, contre le MUC 72 : «Il ne faut pas dramatiser, ce soir, on n’a pas été assez bons pour gagner (…) On a joué face à une équipe qui a évolué à huit dans son camp donc on savait que cela allait être difficile. Je croyais que l’on avait la qualité technique pour mettre plus de buts». Un aveu d’impuissance mais pas seulement. Gerets apparaît totalement désabusé par la tournure des événements. Baisser les bras de la sorte ne lui ressemble guère. Mais l’irrégularité chronique de Marseille semble sérieusement fatiguer l’ancien coach du Galatasaray. Lui rêvait en début de saison de titre, de football champagne et d’un duel aux couteaux avec Lyon. A l’orée du mois de mars, Marseille compte 7 points de retard sur le septuple champion de France, est bien mal embarqué en Coupe UEFA et a déjà disparu des deux coupes nationales. Alors forcément, à la question «pensez-vous encore au titre», la réponse du technicien belge fuse : «On a d’autres soucis que le titre». Comme trouver des solutions rapidement à la remise à flot du bateau phocéen et parvenir à relancer la machine d’un point de vue offensif (2 buts en 6 matches toutes compétitions confondues !). Plus facile à dire qu’à faire.
Ses choix sont déroutants : Surtout que Gerets semble baigner dans un océan d’incertitude. A l’heure actuelle, Marseille n’a toujours pas un système de jeu qui lui est propre ! 4-4-2 à plat, 4-4-2 en losange, 4-2-3-1, 4-3-3, le club phocéen n’a jamais le même visage d’un match à l’autre. L’entraîneur marseillais a tout essayé et n’a toujours pas trouvé la formule magique. Sans oublier que ses choix ont de quoi laisser perplexe. Pourquoi diable avoir choisi de titulariser deux fois consécutivement Mamadou Niang, en manque cruel de rythme ? N’était-il pas plus judicieux de le remettre doucement dans le grand bain ? D’autant que Sylvain Wiltord, dans l’obligation de ronger son frein sur le banc contre Le Mans, a prouvé en l’absence du Sénégalais qu’il avait encore de beaux restes. Ajoutez à cela le mystère Ben Arfa, devenu spécialiste du cirage de banc de touche depuis le début de l’année 2009, le cas M’Bami, sur le départ cet hiver et désormais, étonnamment, titulaire indiscutable, et vous obtenez un magnifique flou artistique. Jeudi, à Twente, Eric Gerets deviendra l'entraîneur ayant le plus coaché l'OM lors des matches européens (19 rencontres). Mais avouez que le Belge a d’autres chats à fouetter… "