Galactus Mer 25 Juil 2012, 15:09
Le réalisateur de la trilogie qui s'achève avec The Dark Knight Rises s'est confié sur la fin de l'aventure.
Le réalisateur britannique Christopher Nolan en a bel et bien fini avec le super-héros Batman. Avant même que la tournée promotionnelle ne s'écourte suite au drame de Denver, le réalisateur l'avait martelé: The Dark Knight Rises est le troisième et dernier film sur le Chevalier noir qu'il dirigera.
Si les fans assidus ont du mal à l'admettre, ils devront alors s'en remettre à l'ouvrage The Art and Making of The Dark Knight Trilogy, qui relatera le processus créatif de la saga Batman que Nolan a portée avec succès à l'écran (il sortira vendredi aux États-Unis). L'ouvrage est écrit par Jody Duncan et Janine Pourroy.
En guise d'introduction, figurera une lettre écrite de la plume de Christopher Nolan, trois semaines avant la sortie américaine du film (20 juillet). Adressé aux fans, ce texte ressemble à une lettre d'adieu dans lequel il évoque avec tristesse et émotion la fin de cette aventure cinématographique.
Le site Internet reddit s'est procuré le passage, traduit ci-dessous dans son intégralité:
«Alfred, Gordon, Lucius, Bruce... Ces noms représentent tellement pour moi. Aujourd'hui, je suis à trois semaines de dire un adieu final à ces personnages et leur monde. C'est le neuvième anniversaire de mon fils, il est né lorsque la Tumbler (la voiture de Batman) était assemblée en maquette dans mon garage. Beaucoup de temps, de nombreux changements. Un changement sur le tournage où les fusillades et les hélicoptères étaient devenus des événements extraordinaires durant les journées de travail, où les milliers de figurants, les démolitions de building étaient devenus familiers.»
Batman Begins (2005): «Nous avons tout mis dedans»
«Les gens se demandent si nous avions toujours planifié une trilogie. Cela revient à demander si nous avions prévu de grandir, de nous marier, d'avoir des enfants. La réponse est compliquée. Quand David (S. Goyer, coscénariste) et moi nous avons commencé à rentrer dans l'histoire de Bruce Wayne, nous avons flirté avec ce qu'il allait advenir plus tard, puis nous avons fait machine arrière, pour ne pas s'aventurer trop loin dans l'avenir. Je ne voulais pas tout savoir sur Bruce, je voulais vivre avec lui. J'ai dit à David et Jonathan (Nolan, coscénariste également) de mettre tout ce qu'ils savaient faire dans chaque film.
Toute la distribution et toute l'équipe ont mis tout ce qu'ils avaient dans le premier film (Batman Begins). Rien n'a été gardé pour une éventuelle prochaine fois. Ils ont construit une ville entière. Puis Christian (Bale), Michael (Caine), Gary (Oldman), Morgan (Freeman) et Cillian (Murphy) ont commencé à vivre dedans. Christian a plongé dans la vie de Bruce Wayne et l'a rendue absolument irrésistible. Il nous a emmenés dans l'esprit d'un personnage iconique et ne nous a jamais laissé remarquer à quel point les méthodes de Bruce Wayne étaient fantaisistes.»
The Dark Knight (2008): «Un Gotham City plus réel, plus sombre»
«Je n'ai jamais cru que nous ferions un second film, combien de bonnes suites existe-t-il? Pourquoi prendre de tels risques? Mais une fois que j'ai su où nous allions conduire Bruce, et lorsque j'ai eu des aperçus de ses adversaires, c'est devenu indispensable. Nous avons de nouveau réuni l'équipe et sommes retournés à Gotham City. Cela avait changé en trois ans. Plus grand, plus réaliste, plus moderne. Puis un nouvel agent du chaos arrivait au premier plan. L'ultime clown effrayant, tel que l'a fait revivre Heath (Ledger).
Nous n'avions rien laissé derrière nous, mais il y avait des choses que nous n'avions pas pu faire pour le premier film, comme élaborer un costume de Batman avec une nuque flexible ou tourner en Imax, détruire la bat-mobile, brûler l'argent du méchant pour montrer un dédain envers les motivations traditionnelles des “vilains”. Nous nous sommes servis de la soi-disant sécurité d'un second film pour explorer les coins les plus sombres de Gotham City.»
The Dark Knight Rises (2012): «Batman me manquera»
«Je n'ai jamais cru que nous allions faire un troisième film. Existe-t-il une bonne suite à une première suite d'un film? J'ai continué à me demander comment j'allais conclure l'histoire de Bruce et, une fois que David l'a découvert, j'ai dû le voir par moi-même. Nous devions revenir à ce qu'on avait à peine osé murmurer dans les premiers jours dans mon garage. Nous allions faire une trilogie. J'ai rappelé tout le monde pour un dernier voyage à Gotham. Quatre ans après (The Dark Knight, second volet), la ville était toujours là. Elle semblait un peu plus propre, un peu plus nettoyée, le manoir Wayne avait été reconstruit. Des visages familiers étaient revenus, un peu plus vieux, un peu plus sages, mais tout ne semblait pas être comme cela paraissait.
Gotham était en train de pourrir dans ses fondations avec un nouveau mal jaillissant de sous-terre. Bruce pensait qu'on n'avait plus besoin de Batman, mais Bruce avait tort, comme j'avais eu tort. Batman devait revenir. Je suppose qu'il revient toujours. Michael, Morgan, Gary, Cillian, Heath, Liam, Christian...Ces noms représentent tellement pour moi. Mon temps à Gotham à la recherche du plus grand et de la plus durable des figures de la pop-culture a été le plus grand challenge et l'expérience la plus gratifiante qu'un réalisateur pouvait espérer. Batman me manquera. J'aime penser que je lui manquerai aussi... mais il n'a jamais été quelqu'un de sentimental», conclut Christopher Nolan.
source:
le figaro