Les microplastiques envahissent de plus en plus notre alimentation. Aujourd'hui, on en découvre dans les sels de table, annonce une équipe malaise.
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Quatre exemples de microplastiques retrouvés dans les sels du commerce.
Ali Karami
Les nutritionnistes n’arrêtent pas de le seriner avec raison : manger trop salé est mauvais pour la santé, notamment pour le cœur et les artères. Une autre raison pourrait vous pousser à diminuer votre consommation de sel : en dépit de sa blancheur immaculée, ce condiment s’avère aujourd’hui totalement pollué de microplastiques!
Que ces polluants soient de plus en plus présents dans tous les milieux marins, y compris dans les zones polaires, est documentée depuis les années 1970. Ingérés par le zooplancton et les larves de poissons, les microplastiques sont aujourd’hui présents dans l’intégralité de la chaine trophique. Même les oiseaux de mer, les otaries et les lions de mer, en consommant des poissons en contenant, en sont truffés.
Des particules de plastique trouvées dans les mollusques, les crustacés et le sel
POLLUTION Ces particules trop petites pour être filtrées étaient présentes dans les deux tiers des aliments testés…
De minuscules particules de plastique peuvent se retrouver en larges quantités dans les mollusques, les crustacés et le sel de mer, révèle une étude publiée ce mardi 28 août par le magazine Que Choisir, et relayée par France Info.
Les chercheurs ont passé au crible 102 échantillons de ces aliments. Dans les deux tiers des cas, ils ont relevé la « présence notable » de particules de microplastique.
Une contamination globale
Selon les scientifiques, 71 % des mollusques, 66 % du sel et des crustacés étaient pollués par ces particules. La présence de microplastique était même « notable » dans 35 % des échantillons de crustacés et dans 40 % des échantillons de sel et de mollusques.Du plastique dans votre sel de table? La pollution des océans s'étend
Des chercheurs de Malaisie ont analysé seize marques de sel, seule une n'en contient pas.
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Votre sel de table est probablement contaminé par du plastique
ENVIRONNEMENT - Les océans sont pollués par le plastique, c'est un fait. Les chercheurs ont même rebaptisé une zone dans le nord de l'Océan Pacifique, le 7e continent, une zone où s'agglomèrent des milliards de fragments de déchets plastiques. Chaque année, huit millions de tonnes de plastique seraient déversées dans les océans. Les microplastiques contamineraient ainsi déjà les fruits de mer et, selon une récente étude, ils se retrouvent même dans... le sel de table. Miam.
Cette étude, publiée en avril dans la revue Scientific Reports, montre que sur seize marques de sel de huit pays différents analysées, toutes contiennent des traces de microplastique sauf une. Bonne nouvelle, elle est française. Mais impossible de savoir de quelle marque il s'agit, les marques ne sont pas citées dans l'étude. Les cinq autres sels français, en revanche, en contenaient bel et bien.
Les chercheurs malaisiens ont acheté sur un même marché ces différents sels en provenance de l'Australie, de l'Iran, du Japon, de Nouvelle-Zélande, du Portugal, d'Afrique du Sud, de Malaisie et de France.
Le plastique qu'ils ont pu extraire de ces sels était dans 41,6% des cas des polymères. Il prenait la forme de fragments de plastique, de filaments ou de film.
Pas de danger pour la santé... pour l'instant
Cette étude, si elle en dit long sur l'état des océans, ne semble pas inquiétante pour la santé... pour l'instant. "Les concentrations de microplastique dans les fruits de mer et le sel sont suffisamment basses pour qu'elles ne représentent pas un problème pour la santé humaine pour l'instant", souligne le biologiste Richard Thompson, expert en pollution plastique, au magazine environnemental anglais Hakai. Mais si les océans continuent à être autant pollués par les micro-plastiques, il sera peut-être alors temps de s'en inquiéter.
La pollution par les microplastiques est en effet en augmentation constante. Ces micro-billes de moins de 5 millimètres de diamètre proviennent à la fois de la fracturation des morceaux de plastiques déversés dans les océans sous l'effet des courants, mais aussi directement des rejets industriels, notamment dans les secteurs vestimentaire et des cosmétiques, qui en utilisent en grande quantité.
Selon une récente étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology, plus de 8000 milliards de micro-billes de plastique, qu'on retrouve notamment dans les cosmétiques, s'invitent dans les habitats aquatiques chaque jour.