Bifff, le Festival du film fantastique de Bruxelles
Source le soir MAD
- Et de deux! Jusqu'au 20 avril, le Festival du Film Fantastique, Bifff pour les intimes, reprend ses quartiers de printemps au Palais des Beaux-Arts (le programme complet).
Le cinéma de genre, riche en productions improbables, séries Z et autres scénarios nés dans des cerveaux de grands malades, le tout donné à voir dans un tel temple de la culture? L’an dernier, certains avaient crié au blasphème en filant derechef acheter un chargeur de balles d’argent! N’empêche: la sauce a pris! Malgré le déménagement depuis Tour & Taxis, l’atmosphère si particulière du Bifff ne s’est en rien affadie. En 2013, on a même vu les dignes travées de la salle accueillant le «Reine Eli» transformées en terrain d’entraînement pour pratiquants de Haka et de Harlem Shake!
Au programme de ce 32e Bifff? Un anniversaire pour commencer: la Hammer célèbre donc ses 80 ans. Le festival ne pouvait décemment passer à côté d’un tel événement, sous peine pour ses organisateurs de se voir transformer en goules errantes jusqu’à la fin des temps.
Comme toujours, le programme du Bifff est copieux. Entre les films attendus, tel ce deuxième Dead snow, narrant les pérégrinations d’une bande de zombies nazis, la Nuit Fantastique, une sélection un peu «x-treme», des productions belges, des courts-métrages, de la japanimation, un focus Inde, de la bande dessinée, l’expo, les Q&A et le cosplay, les maquillages et on en passe. La réjouissance de l’année pourrait cela dit être ce match de foot qui opposera samedi une équipe de zombies à une équipe de journalistes, le tout à des fins de bonus d’un DVD intitulé Goal of the dead.
Parmi les invités, enfin, relevons ces guests d’honneur que sont Caroline Munro, future Chevalière de l’Ordre du Corbeau, et Lloyd Kaufman, le déjanté patron du label Troma qui célèbre 40 ans de bons et (a)loyaux services.
La Hammer : horreur à la sauce anglaise
S’il est un nom qui incarne plus que les autres le cinéma de genre made in England, c’est bien « la » Hammer. Et avec lui, des patronymes qui font se dresser (de plaisir) les poils sur les avant-bras des connaisseurs. Celui d’un réalisateur comme Terence Fisher. Le mythique Christopher Lee, désormais converti au métal après avoir servi Sauron. Peter Cushing, devenu commandant de l’Etoile de la Mort dans Star Wars. Ou encore des «horror babes » comme Barbara Shelley (à l’affiche de la sélection de Cinematek) et Caroline Munro (« Bond girl » dans L’espion qui m’aimait).
Le style de la maison, éclatant pendant son âge d’or, c’est à la fois un sens du suspense très british, une touche « gothique » et une pointe d’érotisme élégant qui fait son effet en ces années où la censure frappe comme une escadrille de sauterelles sur les champs d’Egypte.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la Hammer, sujet de nombreux ouvrages et documentaires, n’a pas toujours dispensé la bonne parole horrifique. La compagnie voit le jour en 1934, (co)fondée par un certain William Hinds. L’homme est bijoutier, mais aussi acteur amateur, se produisant sous le pseudo de Will Hammer. Thrillers, séries B, policiers : les premières productions touchent à tout, jusqu’à ce qu’éclate la Deuxième guerre et la mise entre parenthèses de ses activités.
En 1955, le succès d’un film mêlant science-fiction et horreur, The Quatermass xperiment, pousse la direction à se spécialiser. Jusqu’à la fin des années 60, les mythes de Frankenstein et de Dracula notamment, vont alimenter la légende. Une légende à laquelle Cinematek contribue ces jours-ci, Bifff oblige, avec une sélection de sept films. Du Dracula et du Frankenstein of course, mais aussi quelques productions moins connues ou plus insolites, pour moitié des années 70. Brrr…
A la Cinematek : «La revanche de Frankenstein», «Une messe pour Dracula», «La gorgone», «Une fille pour le Diable», «Dracula A.D. 72», «Dracula prince des ténèbres», «Les sept vampires d’or».
Source le soir MAD